Historique
Le RAIV s'inscrit dans le prolongement du CRI-VIFF (Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes), reconnu par la Commission de la recherche de l'Université Laval depuis 2006, et qui a joué pendant plus de 25 ans un rôle de catalyseur des expertises québécoises en violence familiale et faite aux femmes, ainsi qu'en recherche appliquée.
Créé en 1992 dans la foulée du développement de l'Alliance des centres de recherche canadiens sur la violence, après la tuerie de 14 jeunes femmes survenue à l'École Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989, le CRI-VIFF s’est positionné comme le plus important centre de recherche scientifique de l'espace francophone du Canada dans ce domaine. Depuis la première subvention fédérale en 1992, les membres ont obtenu plusieurs financements d’infrastructure.
En 2018-2019, plusieurs membres du CRI-VIFF se sont engagés dans un travail majeur de redéfinition et de restructuration, qui a mené au renouvellement entier de la programmation tenant compte de l'évolution des connaissances récentes sur les violences intimes, familiales et structurelles, travail qui se reflète dans le nouveau nom du Centre, soit : Recherches Appliquées et Interdisciplinaires sur les Violences intimes, familiales et structurelles. Les violences faites aux femmes et aux enfants continueront d’être étudiées, en croisant dorénavant ces violences avec celles faites à d’autres populations vulnérables à la violence en raison des rapports de pouvoir inégaux (de genre, de race, de classe, etc.) dans la société.
Composition
Le RAIV est un centre interdisciplinaire et partenarial. Il compte 89 membres en plus de ses nombreux étudiants, soit: 30 chercheurs réguliers et 39 collaborateurs pour la plupart hors Québec, 20 partenaires de la pratique dont 15 réguliers. Ses membres proviennent de différentes disciplines : travail social, droit, criminologie, études féministes, psychoéducation, psychologie, administration publique, anthropologie, sexologie, arts visuels, design, mesure et évaluation, épidémiologie, santé publique.
Financement
Le RAIV reçoit un soutien financier de l’Université Laval en tant que centre de recherche reconnu par la Commission de la recherche. Depuis 2020, le Centre est aussi reconnu comme Regroupement stratégique par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), en partenariat avec l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et l’Université de Montréal (UdeM). Les projets de recherche des membres du RAIV sont financés par divers organismes et programmes.
Organismes et programmes de financement
Les fonds de recherche permettant de soutenir la programmation du RAIV proviennent notamment des organismes et programmes suivants:
- Agence de la santé publique du Canada
- Conseil de recherches en sciences humaines du Canada
- Fonds de recherche du Québec - Société et la culture
- Fonds de recherche du Québec - Santé
- Ministère de la Justice du Québec
- Ministère de la Sécurité publique du Québec
- Ministère de la Santé et des Services sociaux
- Ministère des Femmes et de l’Égalité des Genres
- Secrétariat à la condition féminine
Direction et coordination
- Geneviève Lessard, directrice scientifique du RAIV et de l'Équipe VC
- Valérie Meunier, coresponsable partenaire de l'Équipe VC
- Catherine Rossi, directrice scientifique de l'Équipe Vi-J
- Karoline Blais, adjointe à la direction
- Caroline Robitaille, coordonnatrice scientifique de l'Équipe VC
- Isabelle Charette, secrétaire de gestion
Programmation
Le RAIV a pour objet l'étude des liens entre les violences dans les relations intimes et familiales et les réponses sociales qui peuvent contribuer à contrer ou à perpétuer les oppressions structurelles vécues par certains groupes de la population. Une attention particulière est portée aux rapports de pouvoir dans les relations intimes et familiales, mais aussi entre les groupes de la société ou entre les individus et les institutions. Nos recherches documentent les facteurs associés aux violences intimes, familiales et structurelles, les liens entre différentes formes de violences agies ou subies dans différents contextes de vie, les conséquences pour les individus, les familles et la société; les réponses sociales à ces violences (services communautaires et institutionnels, réponses judiciaires, systémiques, étatiques); et ce, à différents niveaux du continuum d'intervention : prévention primaire, secondaire et tertiaire.
Axes de recherche
Axe 1 Violences dans les relations intimes et familiales
Quels sont les similitudes, différences, facteurs communs ou spécifiques aux différents types de violences pour différentes populations? Comment les violences (agies et subies), de manière cooccurrente ou séquentielle, modulent les parcours de vie? Qu’est-ce qui influence l’émergence des violences, leurs conséquences, leur reproduction et la manière de s’en sortir?
Les travaux de cet axe permettent d’identifier les éléments associés à l’émergence des violences intimes et familiales, à la récidive ou à la revictimisation, en tenant compte de la relation entre le temps (parcours de vie) et les contextes (types de violences et de populations).
Coresponsables : Valérie Meunier, Myriam Dubé et Thalie Flores-Tremblay
- Similitudes, différences et facteurs associés communs ou spécifiques aux différents types de violences
- Violences agies ou subies, de manière cooccurrente ou séquentielle dans divers contextes ou étapes de la vie
- Conséquences des violences subies et facteurs de protection
Axe 2 Violences structurelles et justice sociale
Les réponses sociojuridiques contribuent-elles à contrer ou à perpétuer la victimisation en engendrant des violences structurelles? Est-il possible d’humaniser le droit par des voies d’innovation axée sur la justice sociale? Quelles sont les caractéristiques des pratiques psychosociales ou juridiques qui permettent de contrer les violences structurelles en favorisant des rapports sociaux plus égalitaires?
Les travaux de cet axe permettent l’identification des obstacles pour l’accès à la justice sociale des victimes et des auteurs de violence et la documentation des pratiques novatrices favorisant la dévictimisation ou la réinsertion sociale.
Coresponsables : Serge Charbonneau, Catherine Rossi et Mélina Beaulieu
- Contribution des réponses sociales à contrer ou perpétuer les violences structurelles vécues par certains groupes
- Caractéristiques des pratiques favorisant les rapports sociaux plus égalitaires
- Évaluation d'approches novatrices favorisant l'accès à la justice sociale
Axe 3 Continuum de services: analyse, évaluation et concertation
Quels sont les effets des pratiques à court, moyen et long termes et quels facteurs favorisent le changement? Comment innover en matière de prévention de la violence? Comment assurer une meilleure continuité de services? Comment mieux adapter les interventions aux besoins multiples et différenciés des acteurs en situation de violence?
Pour contrer la violence dans la société, une approche globale a le mérite de tenir compte de divers niveaux d’action et de plusieurs populations. Les travaux réalisés dans cet axe permettent de mieux comprendre les défis et les opportunités que soulèvent les pratiques collaboratives, de développer des outils et des programmes novateurs et d’évaluer les pratiques et les politiques en place.
Coresponsables : Julie Laforest, Valérie Roy et Véronique Menand
- Prévention
- Interventions psychosociales
- Lois et politiques sociales